• Drôle de monde :

     

    La petite rue qui quitte notre village rejoint la grand-route en un carrefour en T à la lisière de la forêt. La rue grimpe un peu et la forêt, elle, couvre entièrement la colline que longe la route.
    C’est là que ce matin, partant au travail en voiture, j’ai, comme d’habitude, freiné avant de m’engager. Seulement, cette fois-ci, je ne me suis pas arrêté. La pédale s’est enfoncée sous mon pied jusqu’au plancher de la voiture et je me suis, avec horreur, vu aborder le carrefour à une allure qui ne me permettait pas de tourner pour m’engager sur la route principale. Surpris comme je l'étais, je n'ai même pas pensé à stopper la voiture au frein à main et, le pied de la colline s’approchant très vite, je me suis cramponné à mon volant pour résister du mieux que je le pourrai au choc que je prévoyais…
    Mais, rien…
    Pas de choc, ma voiture a continué à rouler comme si elle s’enfonçait dans la terre, sauf qu’il n’y avait plus de terre, plus d’arbres, plus de forêt. Juste un plateau herbeux, en légère montée. J’ai coupé le contact, enfin serré violemment le frein a main, ouvert ma portière et suis sorti comme un fou, le cœur cognant dans ma poitrine comme si je venais de courir plusieurs kilomètres sans me reposer.
    Du gazon ! Lorsque je me suis calmé et que j’ai pu reprendre mes esprits, je me suis rendu compte que je marchais sur du gazon. Un beau gazon, bien entretenu, digne d’un parc de château. Et justement, en relevant la tête, j’en ai vu un, de château. Pas un gigantesque, ni Versailles ni Pierrefonds, bien plus petit que Vaux le Vicomte, même. Presque une grosse maison bourgeoise. Seulement, ce n’est pas possible, voici une dizaine d’années que j’habite ce village, une dizaine d’années que chaque matin de chaque semaine, j’emprunte en voiture ce chemin pour me rendre à mon travail. Alors, je le sais bien qu’il n’y a jamais eu de gazon ni de château, à cet endroit.
    Une forêt, juste une forêt ! Une bête forêt broussailleuse et mal entretenue, qui monte jusqu’au sommet de la colline et couvre toute la pente, de l’autre coté, pour remonter jusqu’à la colline suivante.
    D’instinct et sans réfléchir, j’ai pris mes clefs, fermé ma voiture tout en me disant que sans doute personne ne viendrait me la voler dans un tel endroit, puis je me suis dirigé vers ce truc, cette bâtisse. C’était sans doute idiot, mais je ne voyais rien d’autre à faire.

    (On va dire que c’est à suivre, si je me sors de cette situation).

    Il y a une chose qui me chiffonne, c’est que j’ai beau marcher, marcher et marcher, il me semble bien que je ne m’approche pas beaucoup du château. Pas du tout même. Pas normal, ça !
    Calmement, réfléchissons : je me suis levé ce matin, ça c’est sûr. J’ai pris ma douche et mon petit déjeuner il y a maintenant, à peine vingt minutes, c’est sûr aussi. D’ailleurs, j’ai encore le goût du café dans la bouche. Donc, je ne rêve pas.
    Non, je cauchemarde.
    Le terrain qui me paraissait plat ne l’est absolument pas, il reprend en réalité, à part à l’endroit où j’ai laissé ma voiture, les courbes de celui que je connais. Le bâtiment, je le comprends maintenant, n’est pas magique, il est simplement construit sur le haut de la colline suivante, à deux ou trois kilomètres d’où je suis arrivé et c’est ce vallon invisible qui faussait ma compréhension.
    Bon, je ne suis pas sportif, mais il me reste moins de chemin devant que je n’en ai parcouru, derrière, alors, haut les cœurs, mon pote, et vas-y. Tant pis si tu es en sueur, tu trouveras peut-être là-bas, de l’eau bien fraîche pour te désaltérer. Désormais, comme les choses se sont remises en place, mon esprit, libéré, peut enfin assimiler ce que je vois. Donc, je prends conscience que, depuis plusieurs minutes, les gazon sur lequel je marche est plus ras. Je suis un chemin, large de deux mètres environ qui me mène directement vers mon but.
    Ouf, le moral revient.
    Le Château, je l’avais compris pratiquement tout de suite, n’en est pas un. Un grosse maison telle qu’aurait pu s’en faire construire un nouveau riche satisfait de sa réussite et désireux de la faire connaître au monde entier. Plus je m’approche et plus j’ai envie de sourire. Des colonnes, des niches avec des statues, plein, partout, tout autour du bâtiment mais, placés n’importe comment, comme pour remplir les vides, comme si le propriétaire, faisant le tour du chantier, avait dit à l’entrepreneur :
    « Ici, on doit pouvoir mettre deux colonnes, ça fera mieux, avec une niche au milieu et une statue, vous en trouverez bien, vous savez, un de ces faunes qui danse sur un pied en soufflant dans son instrument ». J’imagine la conversation parce que j’ai le spectacle devant les yeux, le maçon ou l’architecte aurait sans doute répondu :
    « Mais, à deux mètres, il est déjà prévu de placer une idole africaine que vous avez commandée, voyez, le piédestal est posé, les deux statues vont jurer, côte à côte, je vous l’assure ».
    Et, j’en suis persuadé, la réponse, j’en ai la preuve devant moi, a certainement été :
    « Dites, qui c’est qui paye, vous, ou moi ? »
    Dans le fond, je commence à être plus inquiet que si j’avais découvert de la magie. Qui vais-je découvrir, lorsque l’on m’ouvrira la porte de la maison, si on me l’ouvre ?

    Si vous ne craignez pas d’entrer dans un musée du mauvais goût, vous pourrez essayer de lire la suite. A bientôt.

    Vous reprendrez bien un peu de mon histoire ?

    Et bien non, pas de musée de l’horreur, juste une charmante dame qui, porte ouverte, me demande :
    - Que puis-je pour vous ?
    Elle est manifestement d’origine asiatique, possède un accent chantant et des yeux magnifiques. En amande, bien sûr, pour ne pas trahir les lieux communs, et aux pupilles d’un noir profond.
    - Je… je suis en panne, au bout de votre domaine, le chemin est long… si je pouvais, avant tout autre chose, je vous demanderais bien un verre d’eau.
    Elle s’éclipse un instant, revient avec le verre souhaité et, à nouveau, m’interroge :
    - Je voudrais bien savoir comment vous avez fait pour arriver ici ?
    - En marchant, simplement. Lorsque ma voiture s’est arrêtée sur votre gazon, ce dont je vous prie de m’excuser, j’ai vu au loin cette maison et elle seule. Perdu comme je l’étais…
    - Pour la marche à pied, je le présumais et ne vous inquiétez pas pour les dommages infligés au gazon, ils se répareront tous seuls. Ce qui me préoccupe, c’est que vous y soyez arrivé, vous, sur ce gazon. Vous n’auriez pas dû !
    - Je m’excuse encore, mais je n’ai vu aucun panneau d’interdiction…
    - C’est normal, il n’y en a pas, comme il n’y a aucun chemin, de la direction d’où vous venez, qui permette à un quelconque véhicule, de se poser sur ce gazon, aucun chemin, vraiment ! Mais bon, puisque vous êtes là et sans doute fatigué par votre marche, entrez donc.
    Elle s’efface pour me laisser passer, se glisse devant moi :
    - Suivez moi, je vais vous guider.
    Me dit-elle avec un sourire un peu forcé. Donc je la suis mais c’est au moment où elle se détourne pour me précéder, que je remarque une chose étrange, encore plus que tout ce que je viens de voir.
    Elle est transparente !
    Enfin, pas vraiment transparente, translucide…

    Je sais que ce n’est pas normal, si, si , mais si ça ne vous effraie pas de m’accompagner, la suite devrait venir… enfin, j’espère.

    C’est gentil de m’avoir suivi jusqu’ici, si vous le voulez bien, je vous offre la suite :

    Elle, translucide, peut-être. Mais moi, lucide, je le suis de moins en moins. Il me semble, sans que je puisse me décider à entendre mon propre avis, que je la suis, cette charmante dame, à mes risques et périls.
    Cette impression est aggravée, sérieusement, lorsque, après avoir ouvert une porte si dérobée que je ne l’avais pas vue, elle s’engage dans la descente d’un escalier très colimaçonneux et sombrissime. Cependant, j’en distingue tout de même les marches, parce qu’en plus de sa transparence, mon guide dégage une luminosité douce.
    Pas verte comme on en trouve dans les romans d’horreur. Non, une luminosité plutôt blanche et rosée. Agréable, quoi. SI légère, cependant, qu’elle ne me permet pas de distinguer le décor qui m’entoure. Je sais qu’il s’agit d’une construction en pierre car, par sécurité, je laisse ma main en frôler la sorte de poteau (doit bien avoir un nom en architecture, ce truc, mais moi, je l’ignore) autour duquel se déroulent les marches.
    C’est çà ce moment qu’une pensée me vient : au milieu de ces bizarreries, heureusement qu’il s’agit d’un escalier « fermé ». J’aurais été bien moins fier si le centre avait été un vide… Quoique cela m’eut permit, peut-être, d’évaluer le chemin restant. Parce que là, sans lumière et sans repère, je pourrais avoir parcouru verticalement trente mètres comme trois cent. À force de tourner, je n’ai même plus conscience du temps qui passe.
    Et puis, plus de marche, un palier. Pas de porte visible, mais cela ne m’inquiète pas, je sais que la demoiselle va en ouvrir une que je ne peux voir… sauf que j'en prends maintenant conscience, depuis quelque temps, elle ne m’accompagne plus. La douce lumière est toujours là, mais pas elle et, donc, pas de porte !
    Je ne suis pas un fanatique du travail, c’est sûr, mais j’avoue qu’aujourd’hui, j’aimerais bien être à mon bureau, à répondre au remarques idiotes de mes collègues et aux ronchonnements méprisants de mon chef… Enfin, on ne peut pas tout avoir…
    En tâtonnant et frôlant ses murs (son ? circulaire, il n’en a qu’un.), je fais le tour du palier. Oui, le tour parce que des marches, y’en a plus, je ne peux même pas remonter pour m’enfuir, prisonnier de… je ne sais quoi, je ne sais qui, je ne sais où. Le rêve... !
    Et puis, derrière moi, une voix, celle de mon guide, m’interroge :
    - Vous comptez rester longtemps, là ?
    Elle est revenue, elle est là, elle est la planche à laquelle je me raccroche, ouf !
    Ah non, ça semble la même voix, mais ce n’est pas elle. La précédente, je la dominais, celle-ci mesure bien une tête de plus que moi. Me serais-je usé à ce point dans cette descente interminable ? J’espère que non. En tous cas, elle possède la même faculté que « l’autre » : ouvrir une porte invisible à travers laquelle elle me propulse sans la moindre délicatesse pour me faire entrer dans une salle immense, éclairée à giorno et occupée par un trio de bonshommes assis dans de profonds fauteuils.

    Qui ils sont, ce qu’ils me veulent, je n’en sais rien mais, dans l’épisode suivant, nous le découvrirons peut-être ensemble.

    Un petit, tout petit pas en avant, ça vous tente ?

    Et ils ne sont pas beaux. Enfin peut-être que si, mais avec les regards qu’ils me lancent, je ne peux pas me rendre compte. Celui de droite se lève, une feuille de papier à la main, il va pour parler, mais il se tourne vers l’homme du centre, secoue la tête et se rassied.
    Bon, je sais qui est le patron, on dirait.
    - Monsieur Gévaudan…
    Je me tourne de tous les cotés pour voir à qui il s’adresse, mais je suis seul avec eux, la guide nous a abandonnés. Le type reprend :
    - Monsieur Gévaudan, ne faites pas semblant d’ignorer que je m‘adresse à vous. Et tenez-vous droit, lorsque vos supérieurs vous interrogent. Ayez au moins un peu de tenue.
    Donc, Monsieur Gévaudan (il insiste) , je… nous exigeons de savoir ce que vous faites ici.
    Répondez !
    - Répondre ? Mais, je voudrais bien moi, seulement, je ne sais pas à quoi : je ne me suis jamais appelé Gévaudan et surtout, j’ignore absolument comment je suis arrivé ici, de la même façon que j’ignore, d’ailleurs, ce qu’est cet « ICI ».
    - Ah, c’est comme ça que vous le prenez ? Sachez que cette méthode de défense confirme nos soupçons et qu’elle ne vous évitera en aucune façon la peine qui vous attend.
    - Mais qui m’attend pour quoi ?
    - Pour trahison, bien sûr.
    O mer… !, ça ne s’annonce pas bien ce truc. Par une porte dérobée (y’a que ça, ici) arrivent alors deux énormes malabars qui m’attrapent chacun par un bras et m’entraînent…
    - Hé, attendez !
    - Vous avez quelque chose à dire ?
    - Ben oui, j’ai jamais trahi personne, moi. Puisque je vous dis que je ne suis pas le Gévaudan dont vous parlez, je suis un pauvre bonhomme qui partait au travail en voiture et….
    - Ah bon, mais alors, si vous êtes le personnage lambda que vous affirmez être, comment avez-vous pu pénétrer dans ce domaine ? Vous savez bien que la dimension où nous l’avons installé n’est pas accessible aux terriens et que seul un membre de la force d’étude en connaît l’existence bien que son accès lui en soit légalement et matériellement, interdit. Vous le savez ça ?
    Ben non, je le sais pas et je n’ai pas envie de le savoir, je n’ai envie de rien qui touche à ces gens là….
    - HÉ, laissez moi !
    Mais ils ne me laissent pas et me propulsent même avec une douceur toute relative, par la porte qui les a laissés entrer.

    Si ça va bien (et si ça vous intéresse encore) demain (ou une prochaine fois) nous découvrirons ensemble ce qu’ils me veulent, ces braves gens !

    Je ne vais pas vous mentir, ça, c’est la suite :

    - Déguerpis, imbécile !
    Après que les deux balèzes m’aient porté pendant deux cent mètres dans un couloir interminable, nous nous sommes retrouvés à l’extérieur et c’est là que l’un d’eux m’a dit ça :
    - Déguerpis imbécile ! On va dire que tu t’es enfui après nous avoir gazés. Puisque personne ne t’a fouillé, ça passera certainement mais ne reviens pas, t’as vraiment été ridicule.
    Ah et puis, cours vers le bois, quelqu’un t’attend.. et là, tu pourras pas faire comme si tu la connaissais pas !
    Je ne cherche pas à comprendre ça plutôt que le reste et je cours, je cours le plus vite que je peux et sans me retourner, persuadé, puisque je semble vivre dans un roman d’espionnage, que je vais avoir droit à la célèbre balle tirée dans le dos pour arrêter dans une tentative de fuite.
    Non, pas de coup de feu ! Ouf !
    Mais personne à la lisière de la forêt et ça, ça m’étonne beaucoup moins, je soupçonne tellement de mensonges et de baratin autour de moi… Ah si, il y a quelqu’un, une dame, effectivement, dissimulée à quatre ou cinq mètres de la lisière et qui siffle discrètement. Hélas, je ne peux pas retranscrire ça. Que ce soit par écrit ou en vrai, j’ai toujours été incapable de siffler… disons qu’elle fait « pfuittt » pour attirer mon attention… et disons qu’elle n’aurait pas eu besoin de cela, ailleurs que cachée derrière un tronc d’arbre.
    Oh, qu’elle est belle !
    Immédiatement, je reconnais in petto, non pas son identité que j’ignore réellement, mais le regret que j’ai de l’ignorer, justement et ne pas être le bonhomme qu’ils semblent tous vouloir. Comment vais-je pouvoir faire comprendre à cette magnifique femme que, vraiment, elle m’est inconnue ?
    - Euh, bonjour madame.
    Elle ne me dit pas bonjour avec des mots, mais se précipite sur moi et, il n’y a pas d’autre expression qui convienne, me roule une pelle sauvage…
    Hé ben ! l’a des mauvais cotés ce monde, mais il en a aussi d’excellents, on dirait.
    Sauf que à peine entrée réellement dans le baiser, ma partenaire me repousse :
    - Vous n’êtes pas Gévaudan, qui êtes vous ?
    - Bien sûr que non, je ne suis pas ce monsieur, j’arrête pas de le dire et je suis bien content… Hé, qu’allez vous faire ?
    Elle a sorti de son sac ce qui ressemble furieusement à un pistolet automatique et l’agite sous mon nez.
    - On ne peut pas admettre qu’un traître se glisse…
    - Traître ? dites, je suis pas celui que vous croyez , ceux du château l’ont cru et m’ont qualifié de traître, vous qui semblez leur adversaire, faites pareil… Mais si vous admettiez que je ne suis ni votre copain ni un traître, vous ne pensez pas que ce serait sympa ?
    L’argument ne semble pas la toucher et l’arme reste dressée en direction de mon visage. J’aime pas !

    Et j’espère ne pas mentir en affirmant que si elle ne me tue pas, y’aura sans doute une autre suite… enfin, ça me plairait…

    Drôle de monde… 7

    L’arme ne tremble plus, on dirait bien qu’elle a pris sa décision. La bonne, j’espère.
    Oui.
    - Vous avez raison, mais c’est très bizarre, venez, je vous emmène chez… vous verrez, suivez moi.
    - Je trouve pas que ce qui nous arrive soit bizarre, après tout, nous semblons venir de deux mondes différents et que de vrais sosies existent, dans chacun de ces mondes…
    - Peut-être, mais je préfère être sûre.
    Nous traversons le bois. Je la suis sans chercher à m’enfuir et ça me permet de découvrir une charmante auto… enfin presque une auto, mi Ferrari mi hélicoptère dans laquelle elle me fait monter avant de la faire monter également, mais dans les nuages pour son petit engin. Elle ne m’adresse la parole que lorsque nous nous posons :
    - Nous sommes arrivés. Je vais vous présenter à mon père. En route, je l’ai prévenu de votre situation et il veut absolument vous connaître. Soyez respectueux, lorsque vous le verrez, il s’agit du second fils de notre roi… et je l’espère, notre futur roi lui-même !
    Promis, je serai respectueux.
    - Dites, c’est un tout petit bâtiment, où vous me conduisez, pour un futur roi, c’est étrange.
    - La prudence, mon cher, la prudence... Mon grand-père et mon oncle nous recherchent sur toute la surface de ce globe et ils sont toujours passés à coté de cette installation, trop petite, d’après eux comme d’après vous.
    - Bien vu !
    - N’est ce pas ?
    Lorsque l’appareil s’est posé, un homme est sorti de la maison, présentant bien, tout à fait ce qu’on attend d’un futur roi.
    - Ce n’est pas possible, ce que vous pouvez ressembler à Gévaudan !
    Vous ne trouvez pas, ma fille, qu’il est le reflet exact de votre fiancé ?
    Évidemment qu’elle l’a trouvé, puisque … mais, maintenant, allongée sur le sol, avec du sang qui coule de sa poitrine, la pauvre ne pense ni ne trouve plus rien.
    Deux petits coups tirés avec l’arme silencieuse qui était glissée dans ma manche, et l’ex futur roi ne pense plus grand chose non plus.
    Je me libère de l’appareillage dentaire qui à gâché le baiser de retrouvailles et je peux enfin, en appelant le Palais Royal pour annoncer que ma mission est remplie, reprendre ma personnalité et mon nom, Edmond Gévaudan, premier espion royal, protecteur de l’état et ci-devant, faux partisan de l’usurpateur.
    Lorsque mon téléphone portable me signale que la concierge du château, celle qui a obligeamment prévenu l’organisation de mon arrivée, étaient mise hors de nuire, ainsi que mes deux "gardes du corps", je monte dans l’appareil qui m’a conduit jusqu’ici et retourne au Palais où m’attendent sa Majesté et sa fille (oui, aussi).
    Comme je ne suis pas noble, elle n’a jamais osé révéler ses sentiments à son père, mais maintenant que j’ai sauvé la dynastie…
    Ah, la vie a du bon, tout de même !

    Avec le mot fin (pour vous) peut-être mais, je l'espère, pas pour moi ?


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